Le difficile exercice de la dégustation

Publié le 16 janvier 2025 à 17:20

Entre les débuts de mois qui puent parce que le compte est déjà près de zéro, les petits voyoux du 4e et Bébé qui fait à côté de sa litière chaque fois que je frôle le comas éthylique, je jouis d’une remarquable stabilité dans la mouise.

C’est comme le budget du pays : l’idée c’est que moins on en a plus on coupe, et on demande rien. Mais moi je veux pas couper moi.

Y a une erreur dans la méthode y fait tout à l’envers, Bayrou. Y regarde les fonds qui manquent et il adapte les services et les projets publics en fonction. Il les dégrade. Logiquement, tu fais un cahier des charges de ce qui manque le plus pour faire repartir la consommation et l’économie, par exemple, l’emploi, la formation, le développement des transports publics, par exemple en campagne, la préservation de l’environnement, la lutte contre le dérèglement climatique et la prévention des catastrophes naturelles, le soutien aux agriculteurs, la culture, l’accueil des réfugiés, la rénovation des logements inoccupés et non entretenus, et des friches commerciales et industrielles, la santé, et tu vas chercher l’argent. Y en a. Il y a, en France, des sociétés multimilliardaires qui peuvent participer, à une échelle proportionnellement équitable, à l’effort collectif. Il y a des gens très riches qui s’enrichissent encore plus par des transactions financières qui ne font travailler personne et ne profitent à personne, qu’à eux. Pourquoi y va pas leur demander ? Tu prends pas tout, tu demandes un coup demain puisque le pays est dans l’ornière !

Et, si tu veux sortir ton pays de l’ornière, t’enlèves une guerre aussi, t’a gagné quelque chose. Quand y a pas de négociations c’est qu’y a pas la volonté.

Ginette jouit d’une remarquable stabilité dans la mouise et le pays aussi, donc plein de gens jouissent d’une remarquable stabilité dans la mouise et ne verront pas de solutions à leurs problèmes de leur vivant, ni après parce qu’ils seront morts.

Pour fêter ça je vais me livrer à un exercice difficile qui est un incontournable des influenceurs, à savoir la dégustation.

On a vu et on a aimé la dégustation du jambon-beurre à la truffe, de Cédric Grolet, vendu 30 euros dans sa pâtisserie parisienne, on a vu la dégustation de la galette des rois, pas bonne, vendue 80 euros dans un palace parisien. Je vais taper le réalisme : aujourd’hui je fais une dégustation de pois chiches de chez Shopa.

Comme j’étais bourrée depuis 6 h. du matin, depuis hier en fait, je me suis déchiqueté le pouce sur la tirette du couvercle. Mauvais point.

Je me suis fait des pansements avec des vieilles culottes que j’ai découpées en lanières.

Cette semaine le produit est vendu à 0,89 euros la boîte de 500 g. Ça fait 250 g égoutté. La présentation en est sobre.

Sur l’étiquette, il y a écrit « Pois chiches », et y a écrit « Shopa », en rouge sur fond blanc. Aussi, y a une photo de pois chiches.

On revient sur le prix : Shopa y font varier le prix en fonction de la demande. Quand y voient que les pauvres achètent tous les pois chiches pas cher, y font passer la boîte à plus de 1 euros. Là, y faut aller voir du côté des fayots, lentilles, petits pois… Normalement y doit y en avoir un qui est en-dessous de 1 euro la boîte. Ils les bougent sur les étagères aussi.

Les informations relatives au produit : les ingrédients, c’est des pois chiches avec de l’eau. C’est produit et conditionné en France.

Alors y vont être contents, dans l’usine de conditionnement de pois chiches qui travaille pour la marque Shopa, parce que Bayrou il les protège. Remarque bien ça a pas empêché Bonduelle de fermer son usine de conditionnement de salades en sachet. Y z’ont pas cherché à faire évoluer le produit, sur place. Y z’ont fermé.

Donc, Bayrou, pour justifier qu’on taxe, si, quand même, un peu mais juste un peu, en fait presque pas, les super-profits des plus grosses entreprises, y dit : « Nous devons leur faciliter la tâche, à ces entreprises. Les protéger contre une augmentation exponentielle d’impôts et de charges. »

Déjà si y a des gens qui produisent mais qu’y a personne pour acheter les entreprises ont rien gagné. En plus, en France, on a surtout des PME, donc les entreprises qui vont traverser la crise, c’est les conglomérats et les grosses chaînes, et les PME vont fermer.

Après, y a quand même l’impression qu’on a des milliardaires qui se cachent derrière des artisans pour rien payer du tout. Y faudrait faire des ateliers pour le personnel politique. Ce serait mon jour de vengeance : tout le monde enfile un pantalon taille XS. C’est la taille unique. Moi je peux.

Après on parle. Parce que les entreprises c’est pareil, elles font pas toutes la même taille. Les plus grosses les plus filoutes elles se défendent très bien toutes seules. Et elles contribuent pas. Dédé tuyauterie, si. Même quand le gros client fait défaut et que le petit lui demande si ça l’intéresse, une cabine de tracteur, parce qu’il a plus les fonds pour payer, mais la cabine, elle est au fond de sa cour.

L’eau du pois chiche. Une très légère odeur. Au goût, je la trouve peut-être un peu rance. Le pois chiche : la texture… ça colle un peu. Un bon pois chiche, l’eau du pois chiche elle est un peu épaissie, y a très peu d’odeur et c’est doux. La texture en est ferme, très légèrement friable. Au goût, ça ne doit jamais picoter. Le pois chiche, il a une saveur mate, un peu un petit goût de noisette. Y se marie bien avec l’huile d’olive, les oignons rouges et le vinaigre balsamique mais ça c’est de la science-fiction. Pas les moyens.

Alors, les pois chiches en boîte de chez Shopa, sur une échelle de 1 à 5, du moins bon à l’excellent, je leur mets 1, et c’est par charité. Un mot qu’ils ne connaissent pas chez Shopa.

Remarque bien, quand t’en es à la charité ça veut déjà dire qu’il est trop tard.

Et, au niveau macro-national, si Bayrou et ses amis qu’on connaissait déjà, dans leur sauce rance, voulaient aller faire un tour de manège ailleurs, ce serait du 5/5.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.

Créez votre propre site internet avec Webador